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Thème 3: Ingénierie par et pour les modèles dans les systèmes d'information

Modélisation et interopérabilité des entreprises et des systèmes d'information :

Comment réussir durablement l’interopérabilité ?

Selmin Nurcan - CRI, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Selmin.Nurcan@univ-paris1.fr)

Khalid Benali - LORIA, Nancy Université , CNRS, INRIA (Khalid.Benali@loria.fr)

 

 

  • Contexte

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De nombreux travaux se sont attachés à comprendre et à exploiter les relations,

  • d'une part, entre les systèmes d’information à construire et les processus d'entreprise que ces derniers vont faciliter, guider, voire entièrement automatiser,
  • et d'autre part, entre les processus de travail qui sont mis en œuvre dans une organisation et les objectifs de cette organisation.

Dans des environnements évolutifs, les organisations ont besoin, d’une part d’intégrer les nouvelles solutions applicatives avec celles qui doivent subsister (systèmes hérités), et d’autre part d’orchestrer la mise en œuvre de leurs activités et l’usage des solutions technologiques dans un environnement global et intégré. Cette finalité peut être atteinte en développant des solutions centrées sur les processus. Le paradigme de gestion des processus d’entreprise (Business Process Management) souligne la force de l’intégration par les processus par opposition à l’intégration par les données ou par les applications. Le paradigme de BPM est en fort contraste avec le développement traditionnel des systèmes d’information qui, pendant plusieurs décennies, a cristallisé la division verticale des activités des organisations et favorisé ainsi la construction d’îlots d’information et d’applications. La finalité est de construire des structures flexibles qui puissent s’adapter le plus rapidement et le plus aisément possible aux changements organisationnels.

De nombreux travaux de recherche proposent des cadres de travail offrant une structuration en en couches de l’organisation. Ces cadres visent à permettre l’ fournir la capacité d’analyse de r l’organisation et la gestion des de gérer les processus d’entreprise sur plusieurs couches (dont le nombre est varié selon les auteurs). La couche supérieure correspond, de manière consensuelle, à une vision de l’ingénierie d’organisation (objectifs, processus, acteurs etc..), l’une des couches intermédiaires correspond à la définition (et à la mise en œuvre) de la coordination des applications (pouvant correspondre à une technologie de workflow) et celle inférieure est celui de la définition et de l’implémentation des applications informatiques nouvelles ou héritées. Quelques exemples de ces cadres de travail sont ARIS House of Business Engineering (Scheer, 2000), Integrated Enterprise Framework (Papazoglu, 2000) et EKD-CMM (Nurcan et al. 2002), le modèle d’urbanisation de Longépé repris par le CIGREF.

On peut difficilement envisager un changement organisationnel qui n'ait pas de répercussion sur le système d'information de cette organisation ou une refonte du système d'information qui ne remette pas en cause l'organisation. Nous proposons par conséquent de nous intéresser aux multiples perspectives de représentation des organisations, de manière transversale et dirigée par les objectifs et les processus d’entreprise (voire inter-entreprise), avec comme finalité de construire des systèmes d’information aptes à évoluer en phase avec les stratégies des organisations qu’ils supportent. Ce type de construction de système prend dans la littérature l’intitulé de co-design.

Cette vision considère aussi que la gestion du système d’information et des technologies qui le supportent est un support indispensable de tout processus qui coordonne proprement l’ensemble des métiers de l’entreprise. Le SI est une composante essentielle de la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise et de la recherche de performance.

Les modèles d’organisation deviennent de plus en plus importants dans le monde professionnel où tout change fréquemment et au sein duquel les équipes projet passent encore un temps très insuffisant sur les étapes d’ingénierie des besoins, d’analyse et de conception. Par ailleurs, ces étapes doivent être de plus en plus centrés vers les modèles d’organisation assurant la transversalité des perspectives métiers si l’on ne veut plus continuer à développer des silos de systèmes informatiques qui n’aident en rien les fonctions (au sens classique organisationnel) de l’entreprise à communiquer et encore moins à collaborer. L’exigence d’alignement business/SI est de plus en plus vitale dans un environnement évolutif dans lequel l’impact du changement sur les composants des systèmes (aussi bien la structure de l’entreprise et les pratiques de travail en vigueur que le SI).


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