IESI'2010

 

En association avec INFORSID 2010

Ingénierie d'Entreprise et des Systèmes d'Information

Selmin NURCAN, CRI, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Khalid BENALI, LORIA Nancy-Université
Chihab HANACHI, Université Toulouse 1 Sciences Sociales
Xavier BOUCHER, Ecole Nationale des Mines de Saint Etienne

 

 

 

  • Justifications

 

 

 

 

 

Justifications

La maturité grandissante de l’usage des technologies de l’information et de la communication au service des pratiques métiers a souvent fait évoluer les processus d’entreprise et la logique d’entreprise. Les TIC se sont ainsi positionnées comme une ressource stratégique support de la transformation organisationnelle. Dans cet environnement évolutif, les organisations ont besoin, d’une part d’intégrer les nouvelles solutions applicatives avec celles qui doivent subsister (systèmes hérités), et d’autre part d’orchestrer la mise en œuvre de leurs activités et l’usage des solutions technologiques dans un environnement global et intégré.

Dans les formes d’organisation communicantes et ouvertes qui adoptent des modes de gestion particulièrement évolutifs, la planification stratégique des systèmes d’information doit conduire à des architectures, aptes à évoluer en phase avec la stratégie des organisations qu’ils supportent. De nombreux travaux se sont attachés à comprendre et à exploiter les relations, (i) entre les systèmes d’information à construire et les processus d'entreprise que ces derniers vont faciliter, guider, voire entièrement automatiser, et (ii) entre les processus de travail qui sont mis en œuvre dans une organisation et les objectifs de cette organisation.  La modélisation par les processus d'entreprise est incontournable aujourd'hui lorsqu'on veut concevoir et développer un système d'information afin de rendre l'entreprise plus compétitive, plus réactive, plus orientée client.

Depuis deux décennies, de nombreux travaux de recherche ont proposé des cadres de travail offrant une structuration en niveaux (ou en couches) de l’organisation. Ces cadres visent à fournir la capacité d’analyser l’organisation et de gérer les processus d’entreprise sur plusieurs niveaux (dont le nombre est varié selon les auteurs). Le niveau supérieur correspond, de manière consensuelle, à une vision de l’ingénierie d’organisation (objectifs, processus, acteurs etc..), l’un des niveaux intermédiaires correspond à la définition (et à la mise en œuvre) de la coordination des applications (pouvant correspondre à une technologie de workflow) et le niveau inférieur est celui de la définition et de l’implémentation des applications informatiques nouvelles ou héritées. Quelques exemples de ces cadres de travail sont ARIS House of Business Engineering (Scheer, 2000),  Integrated Enterprise Framework (Papazoglu, 2000) et EKD-CMM (Nurcan et al. 2002), le modèle d’urbanisation de Longépé adopté par le CIGREF.

Dans ce contexte, les exigences de traçabilité et de validation dans le développement des modèles d’entreprise et de systèmes d’information alimentent de nombreuses problématiques de recherche. L’un des rôles majeurs des modèles d’entreprise et des représentations métiers qu’ils permettent de produire est de faciliter la compréhension des parties prenantes et le changement. La validation des exigences est une problématique multi disciplinaire. Elle implique les ingénieurs/développeurs des SI et les architectes/responsables métier. De ce fait, elle génère et subit à la fois des problèmes de communication, que Nellborn a intitulé ‘le dilemme du mur de Berlin’ .

Nous proposons de nous intéresser aux multiples perspectives de représentation des organisations, de manière transversale et dirigée par les objectifs et les processus d’entreprise (voire inter-entreprise), avec comme finalité de construire des systèmes d’information aptes à évoluer en phase avec les objectifs des organisations qu’ils supportent. Cette vision considère aussi que la gestion du système d’information et des technologies qui le supportent est un support indispensable de tout processus qui coordonne proprement l’ensemble des métiers de l’entreprise. Le SI est une composante essentielle de la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise et de la recherche de performance.

L’exigence d’alignement business/SI devient ainsi de plus en plus vitale.

Nous porterons, dans cet atelier, un regard particulier sur :

  • L'aptitude des modèles/formalismes à
      • définir non seulement l'objet/le produit "système d'information" mais aussi l'usage qui en sera fait par les acteurs de son environnement;
      • produire des représentations flexibles, adaptables, évolutives (mais aussi compréhensibles par rapport aux propos qu’ils servent) des systèmes d'entreprise et des systèmes d'information ;
  • Les démarches qui visent à assurer le maintien de la cohérence, entre les multiples perspectives et/ou couches (ou axes) de modélisation,  au fil du temps et face aux changements.

C. Nellborn. Business and System Development: opportunities for an integrated way-of-working. In Perspectives on Business Modelling: understanding and changing. G. Nilsson, C. Tolis, C. Nellborn (eds), Springer-Verlag, 1999.

 


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