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Justifications

Les systèmes d’information continuent de supporter les besoins classiques tels que l’automatisation et la coordination de la chaîne de production, l’amélioration de la qualité des produits et/ou des services offerts. Cependant, avec l'intégration rapide des technologies coopératives dans le tissu organisationnel et la mutation des modes de gestion depuis le milieu des années 90, le système d'information est aussi devenu une composante essentielle de la mise en œuvre de la stratégie de l'entreprise et de sa recherche de performance. Les TIC se sont ainsi positionnées comme une ressource stratégique support de la transformation organisationnelle. Elles constituent des leviers du changement. De nombreux travaux se sont attachés à comprendre et à exploiter les relations, (i) entre les systèmes d’information à construire et les processus d'entreprise que ces derniers vont faciliter, guider, voire entièrement automatiser, et (ii) entre les processus de travail qui sont mis en œuvre dans une organisation et les objectifs de cette organisation.
Les premiers travaux (i) sont plus connus dans le domaine de l'analyse et de la conception de systèmes d'information même si la notion de processus a été longtemps occultée par celle de fonction. La modélisation par les processus d'entreprise est incontournable aujourd'hui lorsqu'on veut concevoir et développer un système d'information afin de rendre l'entreprise plus compétitive, plus réactive, plus orientée client. Les seconds travaux (ii), qui cherchent à  spécifier les liens entre les objectifs de l'entreprise et les processus mis en œuvre, sont plus récents. L’analyse dirigée par les objectifs vise à enrichir les processus d’ingénierie afin de garantir la neutralité des services identifiés vis-à-vis des plateformes. En effet, on peut difficilement envisager un changement organisationnel qui n'ait pas d'impact sur le système d'information ou une refonte du système d'information qui ne remette pas en cause l'organisation.
Nous porterons, dans cet atelier, un regard particulier sur

• L'aptitude des modèles/formalismes à produire des représentations flexibles, adaptables, évolutives des systèmes d'entreprise et des systèmes d'information;
• La quête d'une sorte d'universalité qui passe par des comparaisons et des mécanismes de transformation entre les modèles d'entreprise et la mise au point de modèles contextuels,
• L'aptitude des modèles/formalismes à définir non seulement l'objet/le produit "système d'information" mais aussi l'usage qui en sera fait par les acteurs de son environnement;
• L'aptitude des modèles/formalismes à représenter les processus d'entreprise dits "knowledge intensive" dans lesquels les produits, les services et/ou la connaissance ne sont pas créés par des acteurs connus a priori pour leur capacité à réaliser (rôle) telle ou telle activité mais par une combinaison d'acteurs "auteurs" (réseaux sociaux, social software);
• Les démarches qui visent à assurer le maintien de la cohérence, entre les différentes perspectives de modélisation,  au fil du temps et face aux changements.